La cité de Carcassonne - Tours et porte Narbonnaise
Enceinte intérieure.
Devant l'entrée principale de la Cité, se trouve le châtelet et le pont-levis reconstitué par Viollet le Duc au siècle dernier. Juste à droite du pont-levis, le buste de la célèbre Dame Carcas.
A le voir, on croirait une interprétation assez moderne du fameux mythe de cette Dame à la forte personnalité. Et pourtant, ce buste est très ancien ! Celui que l'on voit de nos jours est une reconstitution récente mais tout-à-fait fidèle du vrai buste, usé par les ans !
Il avait été placé là au 16e siècle par les habitants de la Cité, et symbolisait le mécontentement des "citadins" contre le transfert des pouvoirs administratifs vers la Ville Basse. L'inscription "Sum Carcas" voulait dire en fait que Carcassonne était ici, à la Cité, et non en bas, la Ville Basse n'étant considérée que comme un bourg. Le buste original se trouve désormais conservé dans le Château.
Le large fossé sous le pont n'a JAMAIS contenu d'eau, comme on l'entend souvent !!!
Oui, d'abord c'est impossible en y réfléchissant un peu, car nous sommes ici au sommet d'une colline, et l'eau, même à Carcassonne, obéit aux lois basiques de la pesanteur. Essayez d'y mettre de l'eau, elle n'y restera pas longtemps ! Ensuite, l'eau dans une région sèche, est un bien précieux, et il est impensable de la gaspiller en la laissant croupir devant des murailles ! Fini le mythe des douves profondes et sombres…
Majestueuses, magnifiques, écrasantes, impressionnantes… Tout un tas d'adjectifs peuvent s'appliquer à cet ensemble monumental des Portes et de la Tour du Trésau. Il est sûr qu'au Moyen Age, des étrangers se présentant devant Carcassonne devaient être terriblement impressionnés par ces colosses de pierres. C'est encore le cas aujourd'hui !
Cette porte monumentale date du règne de Philippe le Hardi, c'est-à-dire vers les années 1280 - 1290. C'est non seulement une porte de ville, mais aussi un système de défense très complet : archères adaptées au tir à l'arbalète, une chaîne barrant l'entrée, un mâchicoulis, une herse, une porte bloquée par des barres en bois, et le tout répété encore une fois (mâchicoulis, herse, porte) légèrement en arrière, au cas où l'ennemi arriverait à passer ces premiers obstacles… On est jamais trop prudent, un ancêtre de Bruce Willis aurait pu traîner dans le coin !
Menacées de démolition en 1820, les clefs de voûtes ne tenaient, dit-on, que grâce à des planches de bois, elles ont été magnifiquement restaurées par Viollet le Duc.On peut entrer dans chacune des tours. A gauche, une salle contenant une grande maquette de la Cité, fascinante. A droite, l'Office du Tourisme.
L'énorme trou au milieu de la salle servait de citerne (pas question d'oubliettes ici, invention du 19e siècle !). Au deuxième étage, si jamais c'est ouvert, il ne faut surtout pas louper la visite de la Salle des Chevaliers, avec ces grandes fenêtres en ogive, superbe ! On y tient de temps en temps des expos intéressantes. Et c'est dans un pré devant les Portes qu'avait lieu autrefois le Grand Bal du Tour de l'âne.